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Sur le vif

Affaire Merah : le frère, islamiste et complice ?

Rédigé par La Rédaction | Mardi 11 Septembre 2012 à 10:38

           


Abdelkader Merah a été longuement interrogé lundi 10 septembre. La justice cherche à savoir quel rôle il a tenu auprès de son frère cadet Mohamed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse et de Montauban.

Après sept heures d’audition, l’avocat d’Abdelkader a estimé qu’aucun élément ne pouvait dire que son client avait aidé Mohamed dans ses crimes. « J'envisage de déposer une demande de mise en liberté après que les dernières investigations techniques seront rentrées car, à l'évidence, il n'y a pas suffisamment d'éléments pour considérer sa participation dans le cadre d'une complicité d'assassinat », a assuré Me Eric Dupond-Moretti.

Depuis fin mars, Abdelkader est incarcéré pour complicité d'assassinats, association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme et pour vol en réunion d'un scooter. Lors de sa garde à vue, il a admis avoir participé au vol du scooter dont s’est servi son frère lors des meurtres mais a nié avoir été au courant de ses projets. Devant les juges, Abdelkader n’a pas changé de discours. Il était présent lors du vol du scooter TMax 530, le 6 mars à Toulouse, et a assisté à l'achat du blouson porté par son frère au moment des tueries mais n’était pas au courant du plan élaboré par Mohamed, a-t-il déclaré.

Le jeune homme de 29 ans, suspecté d’être un islamiste radical, était suivi par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dès 2007, soit deux ans avant son cadet. On a appris dernièrement que leur sœur aînée, Souad, était également sous surveillance. Comme elle, Abdelkader s’est rendu plusieurs fois en Egypte pour y apprendre l’arabe. Il y a été rejoint une fois par Mohamed, a-t-il raconté devant la justice. Souvent en brouille, les deux frères ont recommencé à se reparler peu de temps avant les meurtres perpétrés par Mohamed.
« Deux ou trois jours après notre réconciliation, il m'a reparlé du djihad, lui voulait bouger rapidement, trouver un filon rapidement ou faire des coups en France ou à l'étranger », a-t-il déclaré.

Un mois après, Mohamed passait à l’action. L'aîné de la famille, Abdelghani, avait alors accusé Abdelkader d'être à l'origine de sa radicalisation. Mais, « à supposer qu'il ait contaminé son frère, cela ne fait pas une complicité d'assassinat », plaide Me Eric Dupond-Moretti.

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