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Sur le vif

Abdelaziz Bouteflika a quitté le Val-de-Grâce

| Samedi 22 Avril 2006 à 14:40

           


Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a quitté vendredi après-midi l'hôpital parisien du Val-de-Grâce où les examens post-opératoires se sont révélés "très satisfaisants", rapporte l'agence officielle de presse algérienne APS.

"Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a quitté vendredi 21 avril en fin d'après-midi, l'hôpital du Val-de-Grâce, à l'issue des examens post-opératoires qu'il devait y effectuer", a fait savoir samedi la présidence de la République dans un communiqué. "Ce bilan post-opératoire a été déclaré très satisfaisant".

Le chef de l'Etat algérien, dont le retour en France a suscité un début de polémique à l'extrême droite, avait été opéré fin novembre à Paris pour un ulcère hémorragique à l'estomac.

Sa nouvelle hospitalisation, révélée par Jean-Marie Le Pen, est intervenue quatre jours après qu'il eût accusé, dans un discours prononcé à Constantine, la France d'être responsable d'un "génocide de l'identité algérienne pendant la période de colonisation qui a pris fin en 1962.

Samedi, l'influent quotidien Al Watan se fait l'écho de "l'incompréhension" et de "la perplexité" des Algériens après la décision de leur président de se faire soigner à Paris quelques jours après avoir dénoncé la colonisation française.

"Les Algériens sont dans l'incompréhension face à cette triste et pénible affaire", estime le journal.

"Comment est-on arrivé à ce gâchis, qui empoisonne encore davantage les relations entre les deux pays, déjà très fragilisées ?

"Au risque de faire le jeu des extrémistes français, l'on s'interroge sur les raisons qui ont poussé le président ou ses proches conseillers à opter, au si mauvais moment, pour un séjour médical en France.

"La fierté algérienne veut qu'on ne demande pas le soir un comprimé de pénicilline au voisin avec qui on s'est chamaillé le matin.

"L'homme de la rue algérienne, perplexe, ne comprend pas que le premier des Algériens se rende en France pour 'une visite de contrôle programmée de longue date' après ses déclarations de Constantine. N'est ce pas paradoxal ?

Et l'influent quotidien algérien de conclure: "Ce voyage est une grave faute politique".

La version officielle de l'hospitalisation à Paris d'Abdelaziz Bouteflika - un suivi médical de routine - suscite de nombreuses interrogations dans les journaux français et la sphère politique.

"On ne doit pas nous prendre pour des naïfs", s'est indigné Bernard Debré, député UMP de Paris et chef du service urologie de l'hôpital Cochin dans les colonnes du Parisien.

"Ce qu'on nous annonce ne cadre pas avec ce qui se passe aujourd'hui", explique-t-il.

"Quand un ulcère hémorragique a été traité puis guéri, il s'agit d'effectuer un simple contrôle fibroscopique, qui peut être fait dans n'importe quel hôpital algérien. On peut se demander pourquoi Bouteflika vient à Paris pour un contrôle aussi simple".

La rareté des informations sur l'état de santé du président algérien lors de son hospitalisation à Paris fin novembre avait alimenté diverses rumeurs, qu'Abdelaziz Bouteflika s'était efforcé de dissiper en apparaissant à la télévision avant son départ de France.

On l'a vu depuis dans plusieurs grands rendez-vous internationaux et en tournée en Algérie. Lors de l'un de ces déplacements, dimanche à Constantine, il s'en est de nouveau pris à la France, qu'il a accusée de "génocide de l'identité algérienne" pendant les 132 années de colonisation.

Pour les journaux français, cette "sortie" virulente prouve que l'hospitalisation d'Abdelaziz Bouteflika n'était pas prévue de longue date mais qu'elle est due à une brusque aggravation de son état de santé.

Réélu en 2004 pour un second mandat de cinq ans, Bouteflika est considéré par de nombreux Algériens comme celui qui a ramené la paix après plusieurs années de violences.






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