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Religions

A l'aube de la RAMF 2015, Amar Lasfar dresse un état des lieux de l’UOIF

Rédigé par | Mercredi 25 Mars 2015 à 06:00

           


Les membres de l'UOIF de g. à dr.: Okacha Ben Ahmed, le président Amar Lasfar, Lhaj Thami Breze.
Les membres de l'UOIF de g. à dr.: Okacha Ben Ahmed, le président Amar Lasfar, Lhaj Thami Breze.
Trois mois après les attentats de Paris, la traditionnelle Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF) devrait bénéficier d’une attention particulière. Pour annoncer cette 32e édition organisée du 3 au 6 avril au Bourget (Seine-Saint-Denis), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a réuni des journalistes, jeudi 19 mars, pour un dîner de presse.

Sous la présidence d’Amar Lasfar, la fédération a choisi pour thème de la RAMF « Muhammad, Prophète de miséricorde et de paix ». D'emblée, le recteur de la mosquée de Lille-Sud assure que le choix de la thématique n’est « pas une réponse aux attentats contre Charlie », expliquant alors qu’elle a été arrêtée avant les terribles événements qui ont secoué le pays. Après le 7 janvier, « on ne s’est pas posé la question » s’il fallait ou pas le modifier, arguant de la nécessité de présenter le modèle prophétique, ses « facettes cachées, ignorées ou mises de côté », auprès du grand public.

Amar Lasfar ne s'en cache pas : « Nous le faisons d’abord pour les musulmans, c’est la rencontre des musulmans. » « Mais on traitera de nombreux autres sujets que le Prophète », assure-t-il, en évoquant – sans présenter encore de programme officiel – des tables rondes sur la violence dans les Textes religieux ou la radicalisation. Mais « le vrai travail est celui de la proximité », déclarera-t-il plus tard à ce sujet. Au total, ce sont 120 intervenants qui sont invités.

Faire de l’UOIF un interlocuteur « privilégié » sur l’éducation

Au-delà de la RAMF, Amar Lasfar, en présence de membres de la direction, a profité du moment pour établir un bilan de mi-mandat de sa fédération, qui revendique 1 200 membres éparpillés dans 300 associations. Depuis ses prises de fonction en juin 2013, Amar Lasfar a décidé, dit-il, de faire de la réforme et de l’éducation deux priorités pour l’UOIF, qui compte désormais deux vice-présidences chargées de ces questions.

Il n’est pas peu fier de rappeler la création en 2014 de la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (FNEM). Dirigée par Makhlouf Mamèche,, elle fédère la majorité des écoles musulmanes de France, dont le lycée Averroès présidée par Amar Lasfar lui-même.

L’appel du gouvernement à encourager l’enseignement privé musulman est entendu par l’UOIF, qui entend bien se positionner comme un acteur incontournable pour l’Etat dans ce domaine. Avec la FNEM, l’organisation espère être sérieusement appelée à « négocier avec les autorités, notamment sur les moyens qu’on lui accorde pour permettre le développement » de projets éducatifs confessionnels sous contrat avec l’Etat.

A l'aube de la RAMF 2015, Amar Lasfar dresse un état des lieux de l’UOIF

Le CFCM, « acquis majeur des musulmans » à réformer

Troisième dossier sur la table dont il est impossible de faire l’impasse, celui de la représentation du culte musulman, redevenue une priorité des autorités depuis janvier. Tout en saluant les discours des pouvoirs publics, Amar Lasfar affiche sa prudence sur l’instance de dialogue annoncée en février par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. « Si on reproduit ce qu’a fait Chevènement et Sarkozy (à l’origine du CFCM, ndlr), les mêmes causes produiront les mêmes effets », déclare-t-il.

« L’idée du conseil de dialogue m’a séduit car on garde le CFCM », à moins qu’on fasse de la nouvelle instance un « conseil représentatif des musulmans ». Leur représentation est « l’affaire exclusive des musulmans », martèle-t-il, taclant au passage les propos de Manuel Valls, en février, appelant à combattre les discours des salafistes et des Frères musulmans « Mais avec qui va-t-il dialoguer alors ? (…) N’opposons pas des fractions de la communauté contre une autre », prévient Amar Lasfar.

« Le CFCM est un acquis majeur des musulmans » mais « c’est une structure à réformer ». « De là à l’abolir ou à le dissoudre, on n’est pas demandeur » de cette solution, affirme le président de l’UOIF, qui s’est associé à plusieurs reprises avec l’instance ces derniers mois pour condamner l’extrémisme ou pour soutenir l’appel à l’unité nationale après les attentats du 7 janvier.

« On est encore dans une phase de transition de l’islam en France à l’islam de France » mais « on ne va pas sacrifier les anciennes générations », explique Amar Lasfar. Sa priorité dans le cadre de la réforme, lance-t-il, est la création d’un Conseil français de la fatwa que l’UOIF ne serait pas le seul à piloter. Une réflexion qui rejoint celle déjà engagée au CFCM mais qui attend désormais de se concrétiser.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par François Carmignola le 26/03/2015 07:30 | Alerter
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Juste une question de vocabulaire: le mot "fatwa" associé à une organisation reconnue par l'Etat Français est inapproprié. Pour les raisons que l'on sait.


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