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Psycho

« 30 ans, sans homme ni enfant. Comment vais-je finir ? »

Rédigé par Lalla Chams En Nour | Lundi 28 Avril 2014 à 11:45

           


Bonjour, J’ai découvert votre rubrique sur le site Saphirnews et j’aimerais avoir votre avis sur ma situation.

Voilà, je suis une femme de 30 ans, je vis chez mes parents, que j’aime par-dessus tout, et je suis fille unique (suite à une adoption).

Quand j’avais 23 ans, j’ai fait le « halal » avec un homme que j’aimais énormément, mais sa mère ne l’a pas accepté et quelques mois après le halal il a rompu ! Sa mère lui demandant de choisir entre elle et moi ! Je précise qu’une semaine avant le halal sa mère et ses grands-parents sont venus chez moi pour convenir du repas et ont tapé un scandale pour qu’il ne m’épouse pas. Sa grand-mère tapait sur la table...
Cependant, cette rupture m’a laissée un peu perplexe parce qu’elle a eu lieu deux mois après le retour du bled de sa mère !

Depuis, j’ai rencontré un homme et après neuf mois de relation je découvre qu’il est marié !

Enfin, j’ai fréquenté mon voisin, un homme adorable sous tout rapport, sauf qu’il ne veut pas travailler mais veut m’épouser !

Je me demande comment je vais finir ! J’ai 30 ans, sans homme dans ma vie ni enfant. Mes parents, surtout ma mère, sont inquiets et impatients de me voir enfin « femme » !

J’ai fait des rokya pensant que j’avais quelque chose qui m’empêchait de trouver quelqu’un, mais cela n’a rien donné. Et al-hamdulillah je n’ai pas de sihr, de sorcellerie, (enfin, ça, c’est ce que je pense vu que je n’ai pas réagi aux différentes séances !)

Que pensez-vous de tout cela ? Merci à vous de m’avoir lue et de me répondre.

Lalla Chams En Nour, psychanalyste

Chère Salima,

Ne voyez surtout pas dans ma réponse un propos religieux, je me place du point vue analytique. C’est-à-dire qu’il s’agit de prendre du recul devant ce que l’on vit, pour comprendre nos mécanismes, nos raisons inconscientes, afin d’éviter de tourner en rond dans nos vies, sans pouvoir construire ni utiliser tous nos potentiels.

Voyons votre situation : vous vous trouvez en échec dans la construction d’une vie de couple. Encore que, pour le dernier prétendant, vous semblez avoir pris la bonne décision et donc évité de probables ennuis.

Vous dites être une enfant adoptée, cela rend peut-être plus difficile votre autonomie, votre liberté de choix. Votre mère est très présente dans vos propos, seriez-vous en difficulté pour vous affirmer ? Si vous êtes pressée de vous marier pour faire plaisir à vos parents, cela peut vous pousser à moins de vigilance dans votre choix.

Par exemple, pour le premier compagnon dont vous parlez, aucun indice ne vous avait permis de jauger du poids de la mère sur le fils ? C’est là un élément essentiel au moment du choix. Les mères méditerranéennes ont souvent tendance à chercher à dominer, à s’imposer aux leurs au sein du foyer, et particulièrement auprès de leurs fils. Donc sur ce point : vigilance ! Vous l’aurez appris à vos dépens.

Le deuxième, l’homme dont vous découvrez l’existence de la femme neuf mois après votre rencontre. Surprenant qu’en neuf mois aucun indice ne vous ait mis un doute en tête. Voyez là le manque d’intuition, de réflexion, de prudence qui vous a mise pour la deuxième fois en difficulté.

Bien sûr, on peut toujours prier, demander à Allah Son aide, mais il faut aussi s’aider soi-même, en essayant de se comprendre avant que les catastrophes ne se multiplient et ne vous transforment en victime… de vous-même.

Un époux, selon moi, se choisit aussi avec amour.

La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?

Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com





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