Tables rondes, spectacles, expositions, rencontres littéraires et contes sont au programme du 2e Festival soufi de Paris. Ici, l’Ensemble Taybah, qui se produit le 7 décembre, à la Halle Pajol (Paris 18e), à l’occasion de la « Grande Nuit soufie ».
Saphirnews : Quelle est l’idée de départ du Festival soufi de Paris ? Quelle est sa vocation ?
Abd el Hafid Benchouk : La genèse, c’est une rencontre entre Amel Boutouchent, co-directrice avec qui j’ai préparé cette manifestation, et moi. Nous habitons tous les deux à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et nous avons un intérêt certain pour le soufisme et pour ses modes d’expression contemporains.
Le Festival soufi n’est pas destiné à mettre en avant une voie plus qu’une autre. Nous avons pour intervenants des personnes qui font partie de diverses voies soufies ou bien des universitaires. Et le public est éclectique : certains viennent par intérêt artistique, par intérêt intellectuel ou bien encore spirituel. Il y a des croyants de toutes obédiences, chrétiens, juifs, musulmans, et d’autres convictions (athées, agnostiques, humanistes, écologiques…). Tout le monde est le bienvenu au sein de ce festival, sans exception aucune.
Amel Boutouchent avait le projet d’un festival soufi qui n’avait pas abouti. Et moi-même, j’avais l’idée d’un prolongement pour le grand public des activités de la Maison soufie. Nos idées ont convergé pour donner naissance au premier festival en 2017. L’engouement du public fut énorme : tous les événements ont fait salle comble, ce qui nous a encouragé à proposer cette deuxième édition, malgré des moyens financiers précaires. Nous regrettons de n’avoir aucun soutien des pouvoirs publics.
Les deux crédos du festival sont les valeurs universelles et la culture soufie. La vocation du festival, c’est de donner à voir la beauté sous toutes ses formes, d’éveiller les consciences et d’amener le public vers l’Universel.
Le Festival soufi n’est pas destiné à mettre en avant une voie plus qu’une autre. Nous avons pour intervenants des personnes qui font partie de diverses voies soufies ou bien des universitaires. Et le public est éclectique : certains viennent par intérêt artistique, par intérêt intellectuel ou bien encore spirituel. Il y a des croyants de toutes obédiences, chrétiens, juifs, musulmans, et d’autres convictions (athées, agnostiques, humanistes, écologiques…). Tout le monde est le bienvenu au sein de ce festival, sans exception aucune.
Amel Boutouchent avait le projet d’un festival soufi qui n’avait pas abouti. Et moi-même, j’avais l’idée d’un prolongement pour le grand public des activités de la Maison soufie. Nos idées ont convergé pour donner naissance au premier festival en 2017. L’engouement du public fut énorme : tous les événements ont fait salle comble, ce qui nous a encouragé à proposer cette deuxième édition, malgré des moyens financiers précaires. Nous regrettons de n’avoir aucun soutien des pouvoirs publics.
Les deux crédos du festival sont les valeurs universelles et la culture soufie. La vocation du festival, c’est de donner à voir la beauté sous toutes ses formes, d’éveiller les consciences et d’amener le public vers l’Universel.
Le soufisme a été longtemps réservé aux adeptes au sein des zaouias. Mais, actuellement, on assiste à un mouvement d’ouverture. Comment voyez-vous cette évolution au sein de l’État laïc ?
Abd el Hafid Benchouk : La recherche d’idéaux au sein de la population mondiale, la quête d’identité et la soif d’harmonie font que le soufisme, qui est non pas seulement une voie intérieure, mais aussi un idéal universel, se doit de répondre à cette demande d’une sagesse pratique dont ont soif nos contemporains.
Dans notre société laïque, ce n’est pas la spiritualité soufie qui est nécessaire, mais c’est plutôt la culture soufie, qui se décline en trois axes : artistique, citoyen et spirituel. Je ne parle pas d’une spiritualité religieuse, mais je parle de ce qui permet à l’être humain de se penser au-delà de lui-même. J’ai rencontré un député athée qui me disait être spirituel dans le sens où il s’efforce de travailler à léguer un monde meilleur pour les citoyens futurs.
Dans notre société laïque, ce n’est pas la spiritualité soufie qui est nécessaire, mais c’est plutôt la culture soufie, qui se décline en trois axes : artistique, citoyen et spirituel. Je ne parle pas d’une spiritualité religieuse, mais je parle de ce qui permet à l’être humain de se penser au-delà de lui-même. J’ai rencontré un député athée qui me disait être spirituel dans le sens où il s’efforce de travailler à léguer un monde meilleur pour les citoyens futurs.
Quel est le contenu du programme du Festival soufi ? Qui sont les intervenants ? Quelle est la place accordée aux femmes ?
Abd el Hafid Benchouk : Le festival ne se pense pas en termes de genre, mais présente tout ce qui peut nourrir les êtres humains dans leurs trois dimensions, physique, psychique et spirituelle. Nous accueillons de la même manière et avec la même joie ce qu’on nous propose d’enrichissant, que cela vienne d’hommes ou de femmes. D’ailleurs, outre les deux co-directeurs, nous avons comme présidents d’honneur Éric Geoffroy et Bariza Khiari, ce qui est bien représentatif de la parité hommes-femmes.
En ce sens, vous trouverez dans le programme des interventions qui mettent à l’honneur de grandes figures féminines comme Cheikha Nûr Artiran, interprète du Mathnawî, Inès Safi, physicienne, ou Meryem Sebti, chercheuse au CNRS, pour ne citer qu’elles, comme des ensembles complètement masculins comme les chanteurs de Damas, dont les chants n’en dégagent pas moins une féminité transcendantale.
Nous aurons aussi cette année la joie de recevoir Henri Gougaud, un des plus grands conteurs français, à qui on doit l’adaptation de La Conférence des oiseaux, de Farid al-Din Attar, qui nous présentera la légende de Yunus Emre et d’autres contes soufis.
Les photographes Roland et Sabrina Michaud nous présenteront une projection de l’Orient en 99 miroirs, choisis dans leur prestigieuse œuvre photographique, avec leurs commentaires.
Citons encore, entre autres, une création artistique pour le festival, Junayd ou la quête de l’Arbre de vie, une épopée indonésienne soufie en partenariat avec l’Institut des cultures d’Islam, une table ronde sur « Ibn Arabi et la religion de l’Amour » et, en partenariat avec le Collège des Bernardins, « Soufisme et mystique chrétienne, deux réalités en miroir ».
Les deux évènements principaux seront la Grande Nuit soufie, le 7 décembre, et la Nuit de Rûmî, le 17 décembre, qui clôturera le festival avec le spectacle Derviche mon Amour, une création de Kawtar Kel, qui mêle danse, musique et poésie, inspiré du roman Soufi mon amour, d’Elif Shafak. Un miroir à mille facettes !
Télécharger le programme complet du Festival soufi de Paris ici
Nous aurons aussi cette année la joie de recevoir Henri Gougaud, un des plus grands conteurs français, à qui on doit l’adaptation de La Conférence des oiseaux, de Farid al-Din Attar, qui nous présentera la légende de Yunus Emre et d’autres contes soufis.
Les photographes Roland et Sabrina Michaud nous présenteront une projection de l’Orient en 99 miroirs, choisis dans leur prestigieuse œuvre photographique, avec leurs commentaires.
Citons encore, entre autres, une création artistique pour le festival, Junayd ou la quête de l’Arbre de vie, une épopée indonésienne soufie en partenariat avec l’Institut des cultures d’Islam, une table ronde sur « Ibn Arabi et la religion de l’Amour » et, en partenariat avec le Collège des Bernardins, « Soufisme et mystique chrétienne, deux réalités en miroir ».
Les deux évènements principaux seront la Grande Nuit soufie, le 7 décembre, et la Nuit de Rûmî, le 17 décembre, qui clôturera le festival avec le spectacle Derviche mon Amour, une création de Kawtar Kel, qui mêle danse, musique et poésie, inspiré du roman Soufi mon amour, d’Elif Shafak. Un miroir à mille facettes !
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Clara Murner, arabisante, est chercheuse en islamologie, traductrice de poésie arabe (Khalîl Gibran).
Clara Murner, arabisante, est chercheuse en islamologie, traductrice de poésie arabe (Khalîl Gibran).